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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 07:55

Le consensus sur la nécessité de mieux respecter les rythmes de l’enfant semblait quasiment acquis à l’issue du grand débat national sur les rythmes scolaires engagé par Luc CHATEL, décliné au plan régional et local. Il est d’autant plus regrettable que la mise en œuvre de la réforme des rythmes, tant chez les « bons élèves » – à savoir les communes qui ont souhaité s’engager dès la rentrée 2013- que chez ceux qui ont préféré attendre / reculer pour mieux sauter , laissant à d’autres le soin d’essuyer les plâtres- soit en passe de devenir un sujet d’affrontement et de crispation majeur au sein de la communauté éducative.

Cette réforme ne peut être menée dans la sérénité et avec des perspectives de réussite car elle est engagée sur de mauvaises bases, tant sur le fond que sur la forme :

  • Sur le fond : Lorsque l’Ecole dicte aux collectivités les conditions d’accueil des enfants à l’issue d’une journée théoriquement raccourcie et entend exercer la maîtrise du contenu des activités proposées aux enfants dans l‘attente de leur retour dans leurs familles, elle ne fait en réalité qu’ajouter de l’école à l’école et outrepasse son rôle. Il est particulièrement révélateur de constater que les mots- clé de la réforme, sur toutes les lèvres depuis la rentrée sont les « APC », - activités pédagogiques complémentaires » ou mieux les TAP (temps d’activités périscolaires ) au cœur de tous les débats, laissant entendre que c’est lorsque la cloche a sonné que les choses sérieuses commencent et que toute cette réforme, destinée, il faut le rappeler, à donner à nos enfants les meilleures chances de réussite, reposerait sur ce qui est fait après la classe voire sans les enseignants. Il conviendrait à nos yeux prioritairement de porter toute l’attention aux conditions d’enseignement

( programmes, méthodes, évaluation) et permettre à nos jeunes enfants de lâcher prise après une journée de travail en faisant confiance aux communes qui n’ont pas attendu les directives du Ministère de l’Education nationale pour rendre service aux familles en organisant l’accueil périscolaire qui doit avant tout être et demeurer un espace et un temps de convivialité, de sérénité et de bien être pour les enfants. Il y a un temps pour tout, et nous suggérons avec force que le Ministère de l’Education Nationale se concentre sur le temps scolaire, qui est à lui seul un chantier énorme.

  • Sur la forme : une réforme menée au forceps sans concertation voire contre l’avis des premiers éducateurs que sont les parents et des professionnels que sont les enseignants, dont le rôle auprès des élèves, au sein de l’école est central et doit le rester. Comment a-t-on pu tolérer que des enfants servent de cobayes d’une réforme mal préparée et non financée ? Comment peut –on accepter que des activités « pédagogiques »considérées comme essentielles pour la réussite ne soient pas suivies par tous, sur le temps scolaire obligatoire et gratuit ?

En conclusion : comme nous avons dénoncé , en 2007, le "Diktat" de X. Darcos interdisant la classe le samedi matin depuis la rue de Grenelle pour l'ensemble du territoire français, nous affirmons avec force que la confiance doit être accordée aux acteurs locaux pour trouver, ensemble, dans la concertation, les solutions les mieux adaptées à la réalité du terrain. L'Ecole et l'Etat ne peuvent pas, ne doivent pas tout gérer, les parents sont les 1ers éducateurs et doivent être écoutés,soutenus plutôt que jugés et mis au pas!

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